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Les mélanges fourragers, dits méteils

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Pour faire face aux contrastes climatiques et répartir les risques, pour diversifier les rotations et les rations, ou encore pour produire un fourrage avec peu d’intrants, les mélanges fourragers que l’on appelle communément « méteil », sont une bonne alternative. 

On dit parfois qu’il y a autant de types de méteils que de paysans. C’est bien sûr excessif, mais il y a une multitude de combinaisons possibles, quant au choix des constituants et à leurs usages.

Le méteil est un mélange d’espèces à récolte unique, sauf dans certaines situations où l’on peut faire pâturer, notamment par des moutons l’hiver, lorsque les plantes sont en phase végétative et non reproductives. Les plantes redémarreront alors dès le retrait des animaux. 

Puis le méteil peut être pâturé (de préférence au fil), ensilé, voir enrubanné. Le séchage est presque impossible dans la plupart des cas. Mais on peut aussi conduire le méteil jusqu’à la maturité de la graine afin de moissonner. On obtient alors un mélange de graines dont la valeur dépend bien sûr des composants. Le plus délicat est d’avoir la bonne synchronisation des maturités, au risque d’égrenage avant la récolte ou des grains pas assez murs et secs qui se conserveront mal.

Le méteil peut être une culture principale, notamment pour les semis de printemps. Le méteil peut aussi être une culture dérobée fourragère.

Méteil céréales légumineuses

Les constituants possibles du méteil sont nombreux

En général, un méteil est composé de protéagineux, pois, vesce, féverole. On peut aussi y joindre une légumineuse fourragère à courte durée de vie : trèfle d’Alexandrie, trèfle incarnat, trèfle squarrosum.

Le méteil peut être constitué de mélange uniquement de protéagineux, mais souvent, pour avoir une meilleure structure au fourrage, on joint une céréale à paille : avoine classique ou avoine rude, orge, escourgeon, triticale, blé, moha, seigle. Néanmoins, les céréales très barbues sont à éviter, si on ne récolte pas assez tôt car elles altèrent l’appétence.

Il y a trois grands types de méteils :

1

Le méteil de printemps

semé au printemps, récolté en été

2

Le méteil d’été

semé à l’été, récolté avant l’hiver

3

Le méteil d’hiver

semé à l’automne, récolté au printemps suivant

Attention au choix du type des variétés

  • Pour les céréales : type alternatif (variété d’hiver) ou non alternatif (variété de printemps). Pour les méteils de printemps et d’été, il convient d’utiliser des types alternatifs, qui donneront des épis (qu’il ne faudra pas forcément laisser apparaitre !). Pour le méteil d’hiver, il faudra des variétés non alternatives qui nécessite la vernalisation (froid hivernal), pour qu’ensuite il y ait une production d’épis.
  • Pour les protéagineux, il faudra aussi veiller au type variétal : variété de printemps ou d’hiver. Ceci n’est pas lié à un besoin de vernalisation comme pour les céréales, mais à de la résistance au gel.
  • Si on joint une légumineuse fourragère, préférer le trèfle d’Alexandrie pour les méteils de printemps et d’été car il monte et cherche à fleurir rapidement, et il est gélif. Pour les méteils d’hiver, préférer le trèfle incarnat.

Cas particulier des semis de prairie sous méteil

Cette technique amène beaucoup d’avantages : elle facilite l’implantation d’espèces lentes comme la fléole, les fétuques ou le dactyle car le méteil sert alors de couvert protecteur. Il faut néanmoins réduire la dose de semis du méteil de 30% afin que celui-ci n’étouffe pas le semis de prairie.

Plusieurs possibilités pour la mise en oeuvre des semis de prairie sous méteil :

  • Soit les deux semis sont réalisés à la même date, on sème d’abord le méteil à une profondeur plus importante (grosses graines), puis on sème à faible profondeur (1cm) la prairie. On roule ensuite pour optimiser le contact terre-graine.
  • On peut aussi semer les deux groupes d’espèces à des dates décalées : le méteil est déjà démarré, et on fait un semis direct dans le méteil. L’écart de date peut être d’un mois, ou d’un hiver. On peut par exemple semer la prairie au tout début du printemps dans un méteil d’hiver.

La technique de semis de prairie sous méteil est particulièrement intéressante dans les méteils d’hiver car lorsqu’on ensile mi-mai, il est vraiment dommage d’avoir ensuite une parcelle « vide » alors que les jours sont longs, qu’il y a de l’humidité, de l’azote dans le sol et de la chaleur. Lorsque la prairie est déjà installée, discrètement sous le méteil, elle découvre après l’ensilage du méteil, la lumière et se développe à vitesse fulgurante.

A quelle densité semer ?

Il faut parler bien sûr en nombre de graines !

EspècePMG (poids de 1000 graines)Dose de semis EN PUR en kg par HA
Vesce commune60 gr50 kg
Vesce velue33 gr50 kg
Pois200 à 270 gr80 kg
Féverole400 à 600 gr160 à 200 kg
Triticale40 à 50 gr80 kg
Avoine35 à 50 gr (25 pour les variétés d’hiver)80 kg
Avoine rude17 gr40 kg
Seigle grain30 gr60 kg
Seigle forestier20 gr25 kg
Blé40 à 60 gr150 à 180 kg

Toutes ces valeurs sont à titre indicatif. Il faut ensuite composer sa recette, au prorata souhaité. Pour les pois, il est possible d’utiliser des pois protéagineux dont le rapport graines / feuilles et tiges est supérieur.

A quel stade récolter ?

 Il faut choisir entre quantité et valeur. Parfois on peut avoir tendance à attendre le bon remplissage des graines des protéagineux et céréales, mais si les graines s’enrichissent effectivement, c’est au détriment du reste de la plante (feuilles et tiges) qui, eux s’appauvrissent. Les meilleures valeurs sont obtenues au stade laiteux de la céréale et à l’apparition des premières gousses des protéagineux. Le choix doit se faire en fonction de la place du méteil dans la ration et du type d’animaux auquel il est destiné.

Le méteil grain

L’important est la bonne synchronisation de la maturité des graines. Pour cet usage, les plantes à privilégier sont le triticale, la vesce, la féverole.

Il n’existe donc non pas un méteil, mais une multitude de méteils. En dérobée ou en culture principale, en ensilage, pâturage ou grain, il permet de diversifier les ressources fourragères et la rotation. C’est un excellent facteur agronomique. Il permet aussi d’aider à l’implantation des prairies de longue durée.

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