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Les multi-usages du ray-grass d’Italie

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Le ray-grass d’Italie s’est fait connaître dans les années 60 avec l’intensification des systèmes fourragers. Il est remarquable par sa facilité et rapidité d’implantation, la puissance de son système racinaire qui lui vaut de résister davantage à un coup de sécheresse lorsqu’il y a encore un fond d’humidité en profondeur. Il résiste particulièrement à la chaleur et, toujours en présence d’un fond d’humidité, voit sa productivité augmenter proportionnellement.

La période de production est étendue, puisqu’elle démarre tôt au printemps, se poursuit l’été si un fond d’humidité est disponible en profondeur, jusque tard à l’automne. De ce fait, son métabolisme suit la courbe de la minéralisation réalisée par l’activité biologique du sol.

On peut considérer le ray-grass d’Italie comme une plante environnementale, même dans un contexte de valorisation fourragère intensive. C’est aussi une plante agronomique par l’amélioration de la structure du sol grâce au puissant système racinaire fasciculé.

Si les variétés « anciennes » de ray-grass d’Italie se développent au-dessus de 6°, certaines variétés poussent l’hiver, tant qu’il ne gèle pas.

Le ray-grass d’Italie est peu pérenne. Certaines variétés ne persistent que 6 ou 8 mois, jusqu’à 24 mois pour les plus pérennes. De ce fait, la nature fait que la préoccupation de la plante de produire des graines est forte afin de pérenniser l’espèce. C’est pour cela que le ray-grass d’Italie est remontant, c’est-à-dire que la production d’épis revient tout au long de la saison, après chaque exploitation. Cette production d’épis, puis de graines est cependant lié au photopériodisme. En jour long (juin), la production d’épis est beaucoup plus forte qu’en jour court (septembre, octobre)

Deux types de ray-grass d’Italie

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Les RGI alternatifs

Dès l’année du semis, parfois 30 ou 40 jours après le semis, les épis apparaissent. Parmi les alternatifs, il y a ceux classés « à courte durée ».

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Les RGI non alternatifs

L’année du semis, la plante ne produit que des talles et des feuilles. Il faut qu’elle passe un hiver en terre, qu’elle subisse une somme de froid, pour l’année suivante, produire des épis. C’est ce qu’on appelle la vernalisation. La pérennité des variétés non alternatives est supérieure d’environ 6 mois par rapport aux alternatifs.

La ploïdie, une autre critère de choix essentiel

Il y a aussi un autre critère de choix variétal essentiel : la ploïdie.

  • Les variétés diploïdes possèdent 2N chromosomes. Leur port de plante est dressé, les feuilles plus fines
  • Les variétés tétraploïdes possèdent 4N chromosomes. Les feuilles sont beaucoup plus larges, reconnaissables à l’œil nu. Les cellules végétales qui la composent sont « agrandies », et de ce fait on a davantage de glucides cytoplasmiques et moins de glucides pariétaux (parois). On a donc un fourrage nettement plus digestible. Le fait que les feuilles soient plus larges, elles sont plus lourdes et plus retombantes. Elles conviennent davantage au pâturage qu’à la fauche. Mais en condition de mauvaise portance, elles sont plus sensibles au piétinement. Les graines sont plus grosses, donc lors du semis, il faut augmenter le poids de 25% environ pour avoir le même nombre de graines. 

La culture du ray-grass d’Italie en culture principale

On peut cultiver le ray-grass d’Italie de façon classique.
Pour un semis de printemps, une variété non alternative pour le pâturage, une variété alternative pour la fauche (en veillant au bon stade de récolte).

Pour un semis d’automne, que ce soit un alternatif ou un non alternatif, l’un comme l’autre produira des épis. Cependant le ray-grass non alternatif a une pérennité supérieure. En terre cultivée et assolé, il vaut mieux éviter les variétés à courte durée de vie dont la production grainière est exceptionnelle. Après 2 coupes, la plante épie même à ras du sol, instinct de survie oblige. Le risque est alors le salissement de la parcelle pour les années suivantes. En revanche, ce type de variété est particulièrement intéressant pour occuper des espaces fréquemment dégradés, abords de prairies, chemins, paddocks hivernaux. L’agressivité de la plante est un réel atout. On peut aussi utiliser ces variétés en sursemis pour étouffer l’ancienne flore et effectuer 6 mois plus tard un sursemis d’espèces prairiales plus durables.

Le ray-grass d’Italie comme plante compagne

La rapidité d’implantation, comparée aux autres graminées, peut permettre de servir de plante compagne, protectrice des autres graminées, protégeant de la sécheresse et du soleil excessif les jeunes plantules de fétuque, dactyle, fléole.

Il convient cependant de veiller qu’ensuite il ne les étouffe pas, par un pâturage ou un broyage rapide pour permettre à la lumière de parvenir sur les jeunes plantules de la future prairie pérenne.

La culture du ray-grass d’Italie en culture dérobée

Le RGI a de multiples atouts précités : pousse à basse température, rapidité d’implantation, valeurs alimentaires. Il est gourmand en azote mais le rend bien ! Il est d’ailleurs classé comme CIPAN (culture intermédiaire et piège à nitrates). Il est exigeant en eau et risque parfois d’épuiser la réserve utile au printemps et pénaliser la culture suivante, souvent du maïs. C’est pourquoi, il ne faut pas hésiter à le récolter tôt. Même si la biomasse est moins importante, c’est compensé par la valeur supérieure du fourrage. Le ray-grass d’Italie produit beaucoup et à moindre coût. Mais deux risques sont à prendre en compte : la dissémination (graines) et le risque de repousses. Le RGI peut être parfois difficile à détruire et exige une destruction chimique ou un labour.

La valorisation fourragère du ray-grass d’Italie

Pâturage

Au pâturage, il convient d’avoir un rythme rapide afin de maîtriser la montée en épis, qui pourrait provoquer des refus et un risque de dissémination. Les variétés non alternatives sont à préférer. Si la hauteur d’herbe dépasse 25 cm, le pâturage au fil est préférable, avec aussi un fil à l’arrière pour éviter le surpâturage des repousses.

Affouragement

Le ray-grass d’Italie convient bien à l’affouragement en vert, mais il faut tenir compte de l’évolution rapide de la montaison en fin de parcelle. En cas d’abondance, faucher plus haut : c’est le haut de la plante qui a de la valeur !

Foin

Pour constituer des stocks fourragers, la récolte en foin est délicate : dessiccation lente du fourrage qui entraîne une perte de la valeur et surtout un risque si le taux de matière sèche se situe entre 70 et 85 %. L’échauffement peut conduire à l’incendie, voire une réaction métabolique des cellules végétales, accompagnées ou pas d’activité de micro-organismes qui entraîne la réaction de Maillard (pseudo caramélisation et effondrement de la digestibilité).

Ensilage

La conservation en ensilage ou enrubannage est beaucoup plus facile. Attention néanmoins d’ensiler un fourrage sans eau de pluie ou de rosée. L’eau intra-cellulaire n’est pas gênante. L’eau extérieure peut-être le vecteur de bactéries indésirables comme la clostridium botulinum, anaérobie stricte amenée par des corps d’animaux (lièvres, faons, chats, poules…) qui peut alors provoquer la mort par botulisme. Ceci est vrai pour l’ensemble des fourrages conservés par voie humide.

Le ray-grass d’Italie en pur ou associé, et avec qui ?

La culture simultanée de plusieurs plantes mélangée est souvent bénéfique : synergie, complémentarité dans le temps, l’espace et dans l’agronomie.

RGI en association avec une légumineuse

On peut associer le RGI avec une légumineuse agressive, comme le trèfle de Micheli. On peut l’associer aussi avec du trèfle d’Alexandrie, mais celui-ci disparaîtra lors de l’hiver, alors que le trèfle incarnat ne s’exprimera réellement qu’au printemps. Dans ce cas, on peut mélanger RGI, trèfle incarnat et trèfle d’Alexandrie. A l’automne, on récoltera RGI et trèfle d’Alexandrie pour le fourrage ; au printemps, ce sera RGI et trèfle incarnat. L’intérêt se porte sur l’appétence, l’économie d’engrais azoté, la moindre consommation d’eau de réserve du sol.

En association avec du colza fourrager

On peut aussi mélanger le RGI avec du colza fourrager, pour un usage pâturage, sachant que le colza ne repousse pas ensuite contrairement au RGI. Le colza est particulièrement appétent, riche en énergie et surtout en protéines.

L’utilisation de la vesce est plus délicate, sauf si on limite la fertilisation azotée, car la vesce a un démarrage assez lent à l’implantation.

Le ray-grass d’Italie pour la méthanisation

Dans les exploitations sans élevage, la culture dérobée de ray-grass d’Italie peut devenir alors une culture de vente pour un méthaniseur. L’atout agronomique de la culture intermédiaire persiste puisque ce sont essentiellement les racines qui en sont à l’origine. A l’inverse, enfouir une matière verte, vivante et abondante est préjudiciable à l’activité biologique du sol, avec formation de gley. On reconstitue alors une situation agronomique proche d’une situation d’hydromorphie.

Le ray-grass d’Italie est une plante extraordinaire, qui allie production, agronomie et environnement. Il est essentiel de bien assimiler sa biologie et la grande gamme de types variétaux pour les insérer dans un système agronomique.

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