C’est la plante emblématique des bonnes prairies pâturées, de bonne fertilité et de climat océanique. Sa valeur alimentaire et son appétence sont excellentes. Sa pérennité est bonne et peut varier en fonction de la nature du sol et du climat.
Son usage est essentiellement le pâturage avec un rythme fréquent. La fauche répétée lui est défavorable car en se développant, la plante stocke ses réserves d’énergie dans les tiges qui s’allongent et qui sont alors exportées. Ceci provoque une nanification quasi irréversible. La plante perd son potentiel de production.
De même, si le ray-grass anglais est vivace, son système racinaire fasciculé est annuel. Chaque année à l’automne, la plante développe de nouvelles racines blanches alors que l’ancien système racinaire régresse. C’est pourquoi il ne faut pas pénaliser le ray-grass anglais à l’automne par un surpâturage, auquel cas la plante perdrait son potentiel de production, voire se laisserait dominer par quelques adventices.
Le ray-grass anglais se développe à une température assez élevée par rapport aux autres graminées, d’où l’importance du déprimage afin de les contenir et de faire parvenir la lumière au pied de la plante. C’est ce qui va provoquer le tallage. C’est essentiel que la plante talle car si la plante est pérenne, une talle a une pérennité bien plus courte, 14 à 16 mois. Il faut donc favoriser le renouvellement des talles.
Dès 23°, le métabolisme du ray-grass anglais ralentit et s’arrête à 25°. On l’associe souvent avec le trèfle blanc qui va alors prendre le relais de la production.
Sa morphologie est très gazonnante avec des feuilles retombantes. Dans les mélanges multi espèces, il va occuper la strate inférieure et réduire les adventices.
Il y a une grande amplitude de précocité. D’une façon générale, l’éleveur a intérêt à avoir des variétés tardives afin d’être capable de maitriser l’étêtage. Cependant en zone froide, les variétés tardives sont pénalisées au démarrage en végétation. Dans ce cas, il faudra avoir des parcelles en précoce afin d’avoir de l’herbe tôt, et sur d’autres parcelles des variétés tardives, afin d’avoir de l’herbe aussi de qualité mais plus tard. Attention de ne pas mélanger des précoces et des tardives, car la vache sélectionnera et laissera vite des refus de précoces.
Il existe des variétés diploïdes et des variétés tétraploïdes. Ces derniers ont des cellules végétales plus grandes, et donc davantage de glucides cytoplasmiques par rapport au glucides pariétaux. La digestibilité est nettement supérieure. Les feuilles de tétraploïdes sont nettement plus larges et retombantes, plus appétentes, mais aussi, de fait plus sensible au piétinement. Il est possible de mélanger un diploïde avec un tétraploïde, en prenant soin de prendre des variétés de même précocité.
Les graines de tétraploïdes sont plus grosses. Donc pour avoir le même nombre de graines, il faut augmenter la dose de semis de 30%, soit 20kg pour un diploïde et 26 kg pour un tétraploïde.
Critères de choix des variétés :
- Ploïdie
- Dates de départ en végétation et de début épiaison
- Souplesse d’exploitation
- Remontaison
- Productivité et répartition
- Pérennité
- Résistance aux maladies
- Richesse en protéines
- Valeur énergétique
- Teneur en sucre
- Digestibilité
- Comportement estival
- Résistance au froid