Le ray-grass d’Italie est une espèce très productive, de bonnes valeurs alimentaires, facile à implanter. Il est, de ce fait exigeant en fertilité et en eau. Il est d’ailleurs sensible à la sécheresse qui peut lui être fatale. Le premier critère variétal du RGI est l’alternativité pour deux raisons : l’usage et le risque dissémination.
Une variété alternative monte en épi l’année du semis. Une variété non alternative ne produit que des feuilles l’année du semis. La plante a besoin de vernalisation, c’est-à-dire de froid hivernal pour ensuite produire un épi au printemps suivant.
Pour un usage en pâturage, la présence d’épis et/ou de tiges, fait baisser l’appétence et les valeurs alimentaires. Pour un usage de fauche, la présence de tiges, sans dépasser naturellement le stade début épiaison, est souhaité pour avoir une meilleure tenue du fourrage et un meilleur taux de matière sèche. Lorsque l’on introduit une plante dans une parcelle, il faut penser au risque dissémination et les variétés non alternatives ne produisent pas d’épis la première année. L’année suivante, comme pour le RGI alternatif, il faut exploiter avant le stade début épiaison pour éviter l’égrenage. Le RGI en montaison convient surtout à l’ensilage et à l’enrubannage, plutôt qu’au foin.
Son implantation est très rapide. Il peut être pâturé 50 jours après le semis d’été.
Le RGI peut être accompagné de colza fourrager, de trèfle d’Alexandrie, de trèfle incarnat, de trèfle de Micheli.
Le démarrage du RGI se fait tôt au printemps et peut permettre d’avancer la sortie des animaux, avant les autres parcelles de prairie.
Il existe des variétés diploïdes et des tétraploïdes. Ces derniers ont 4 jeux de chromosomes ce qui en fait une plante très différente : des feuilles beaucoup plus larges et retombantes, des tiges plus grosses. Les cellules végétales sont agrandies et, de fait, davantage de glucides cytoplasmiques que de glucides pariétaux et ainsi une plante beaucoup plus digestible. Le port retombant des feuilles rend le RGI plus sensible au piétinement en sol humide.
Les graines de variété tétraploïde sont plus grosses, donc pour avoir le même nombre de graines, il faut augmenter la dose de semis de 30%, soit environ 20 kg pour un diploïde et 26 kg pour un tétraploïde (par hectare).
Il faut préciser que la production d’épis est proportionnelle à la longueur du jour. Pour un usage de pâturage d’automne, la production d’épis est moindre car les jours sont plus courts. La pérennité des RGI non alternatifs est de 24 mois, elle est plutôt de 18 mois pour les alternatifs.
Critères de choix des variétés :
- Date de départ en végétation et de début épiaison
- Souplesse d’exploitation
- Alternativité
- Remontaison
- Productivité et répartition
- Ploïdie
- Pérennité
- Résistance à la verse
- Résistance aux maladies
- Valeurs énergétiques et protéiques
- Teneur en sucre
- Digestibilité (ADF)